Aujourd’hui en Tunisie, certains se demandent comment se réapproprier la rue. Trop longtemps dominée par les signes extérieurs du pouvoir de l’ancien dictateur, la rue n’appartenait pas aux citoyens mais à Ben Ali, à ses affiches qui surplombaient les artères principales du pays. La rue, lieu des rencontres spontanées, des rapports sociaux entre individus, était contrôlée. Dans une société surveillée, où les faits et gestes étaient guettés par des policiers trop zélés, des chauffeurs de taxi indics, la confiance disparait, laissant place aux doutes, à la peur d’être épié, écouté. On fuyait pour exister en privé, être heureux en privé, s’amuser entre amis, à l’ombre des regards indiscrets.
Initialement publié sur Tunisie Bondy Blog

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